Que vive le village ou à mort ?

Retour sur  le « lieu de vie » par excellence de cet archipel. Là où se concrétisent les solidarités, les entreprises sociales, mais aussi les violences, les rivalités et les discriminations. Un temps perçu comme une chance pour le développement, le « village » et le communautarisme qu’il génère est devenu un frein en même temps qu’il participe au repli. C’est pourquoi nous posons cette question sans détenir pour autant la réponse : faut-il en finir avec le village ?[1]

Comprendre ce qui relie encore les gens sur cette terre au quotidien désolé n’est pas chose aisée. Après des années de séparatisme insulaire, la relation entre compatriotes est effectivement devenue un casse-tête ingérable pour les politiques. Vu de loin, l’ensemble des îles n’est plus porté par les mêmes enjeux. Les voisins d’hier deviennent des frères ennemis. Lorsqu’un Comorien vous décline son identité, il se sent aussitôt obligé de préciser son ancrage le plus local. Comorien mais de Ndzuani. Mohélien mais de Fomboni. Moronien mais de Badjanani. De Baïdi – il est vrai – mais de telle famille. Une réaffirmation d’identités à « territoire limité », vécue par tous comme une manière de se distinguer, en évitant d’être confondu avec l’horrible troupeau des sans-titres et des sans-grades. Un certain nombre de conflits intercommu- nautaires agit ainsi en profondeur dans la mise à mort de cette société à l’identité pourtant dite de plus en plus « hybride ». Et à force d’entendre parler de « Mahorais » et de « Comoriens », d' »Anjouanais » et de « Grands Comoriens », de « midji mititi » et de « midji mihuu« , de « gens de ville » et de « gens de brousse », de « kabaila » et de « warumwa » ou contre « wamatsaha« , les discours d’unité nationale sonnent creux.

Balkanisation de l’Archipel ou retour quasi définitif au royaume du village ? Que s’est-il passé pour qu’on en vienne à se chamailler à ce point sur des questions identitaires, où le plus petit dénominateur commun devient the élément de référence ? Par quel miracle nous retrouvons-nous crapahutés d’un univers de cohésion apparente, rassemblant quatre îles, à une prison dont les murs invisibles ont été érigés sur la base de nos appartenances villageoises ou insulaires ? Car c’est de là que naît l’angoisse première. Du village où s’expriment le clan et les lignages, nous nous étions orientés (historiquement) vers des systèmes de gestion sociopolitique de plus en plus complexes, à travers lesquels nous pouvions reculer et redéfinir les limites de notre citoyenneté partagée. Des premières chefferies de village, nous étions passés aux sultanats[2], en obligeant l’habitant de ces îles à reconsidérer son rapport à l’identité. Certes, nos prédécesseurs échappaient au pouvoir totalitaire et centralisateur d’un seul maître et donc ne se rendaient pas toujours compte de la force des liens établis avec leur voisinage plus ou moins immédiat. Des sultans régnaient et disparaissaient au gré de leurs propres alliances et filiations. Mais le quidam moyen, à l’intérieur des terres comme sur le littoral, ne pouvait pas toujours s’imaginer cette constellation de petits « je » à sa tête. Une fratrie de pouvoir liée par la noblesse du sang et par des alliances d’arrière-cour, même si les intérêts en jeu pouvaient provoquer des phases de détestation viscérale entre les sultans de même rang.

Une sortie de mosquée, un vendredi, dans le Mbadjini.

Le Comorien, qui ne se nommait pas encore ainsi, voyait sa réalité se réduire aux limites du village. Seuls notables et grandes lignées pouvaient réellement s’investir dans un au-delà, sortir du cercle villageois, courir après un vaste territoire, hypothétique. De fait, les destins multiples de l’Archipel s’imbriquaient dans un même élan, mais seuls les puissants, conscients d’être soumis aux mêmes volontés de règne, aux mêmes intérêts claniques, semblaient se figurer l’ensemble réellement constitué. C’est là qu’apparut le colon français qui, lui, suspendit ce processus toujours en cours au dix-neuvième siècle, en transplantant sa volonté de puissance à l’intérieur même de nos chairs les plus intimes. En le fréquentant, nos sultans et leur descendance prirent goûts aux singeries du monde occidental à coup de nerfs de bœuf et de fausses promesses. La « mère-patrie » nous offrit alors un « espace d’épanouissement incroyable », en nous revendant un modèle d’État-nation en plein épuisement, sous forme de kit progressif, non garanti d’usage. Un modèle sans aucun rapport avec notre passé politique, mais qui l’autorisait par la même occasion à asseoir sa domination sur toute une population, dont l’unité d’existence depuis cinq siècles au moins laissait s’exprimer d’autres envies en matière d’émancipation sociale et politique. Un modèle de gestion du citoyen que notre cher colon imposa (habilement) par le biais d’un acte simple de renonciation, concédé par des sultans aguerris aux mensonges du pouvoir. Une bonne partie de nos ennuis actuels prirent forme en ces jeux de dupe, qui nous contraignent au passé.

En 1975, nous crûmes cependant pouvoir décider de notre avenir. Un drapeau, un hymne et des discours. Mais ce qui représentait un espoir pour les masses laborieuses au tout début des seventies devint très vite un vœu pieu pour des hommes politiques à la mémoire oublieuse. Force est de constater, en effet, qu’après toutes ces années d’indépendance ânonnée en bon élève de la décolonisation foccardienne, nous ne profitons toujours pas de notre souveraineté. Mais n’allons pas nous poser en victimes ! Nous sommes loin d’être les derniers sous ces Tropiques à vivre pareille situation. Peut-être même que le pire reste à venir. Comme disent les cinéphiles de ce pays, nous n’en sommes qu’à la bande-annonce. Qui sait si la suite ne sera pas plus chargée en cruautés de toutes sortes ?

Toujours est-il qu’à la faveur d’une crise économique et politique qui perdure encore de nos jours, nous avons choisi d’emprunter un chemin situé à l’inverse de ce qui s’est forgé dans nos imaginaires par le passé. Citoyens d’un État post-colonial, fragilisé par la dépossession sous toutes ses formes, nous nous sommes mis à simplifier au maximum nos schémas de pensée et à revenir (malgré nous ? par dépit ? ou sans nous en rendre vraiment compte ?) au principe du village, là d’où sont partis nos premiers questionnements sur une citoyenneté de plus en plus ouverte. Rappelons que même le dogmatisme de l’autonomie insulaire, actuellement prisé dans les coulisses du pouvoir comorien – aussi bien à Maore que dans les autres îles indépendantes – provient de ce territoire limité qu’on nomme « le village ». C’est bien dans ce dernier lieu que se restaurent ou se défendent les anciens codes de représentation sociale, de manière à ce que le petit seigneur local continue à se sentir exister et à paraître moins dépassé par les événements du monde alentour. Prétendant maîtriser la masse d’hommes qui habitent son micro-territoire, le seigneur en question s’y hisse au-dessus de la multitude et impose sa loi du tan lontan. Le village incarne « son » modèle de référence en matière de gestion sociopolitique. En dehors de cette enclave de l’imaginaire, il est perdu.

De la Cuvette à Koni.

Le village est ce lieu à partir duquel l’autorité traditionnelle des nobles, notables et prêcheurs, finit par avoir raison sur l’avenir. Une autorité qui a mission ensuite de négocier le bout de viande (nd’entibe pour Ngazidja) avec toutes les autres formes d’autorité (à territoire élargi) nouvellement consacrées dans le pays, sans y perdre son langage. A plus haut niveau, le politicien comorien prendra exemple sur le « règne du village » pour administrer la vie de ses concitoyens au niveau national ou insulaire, au risque de se tromper face à une réalité d’archipel devenue complexe. En même temps, il sait que s’il échoue dans son habit neuf d’homme d’Etat, le village n’aura pas bougé. Il lui sera toujours possible d’y retourner, surtout si, en plus de remplir ses fonds de poches, il a pensé à arroser les « siens », durant son passage dans l’administration étatique. Ses frères et sœurs de même village à qui il aura offert le bien public détourné en période de règne s’en souviendront. Corruption et clientélisme au service du village, quand ce n’est pas au service d’un clan ou d’une lignée d’usurpateurs. Ce qui traduit une difficulté évidente de la part de nos hommes politiques à saisir ce qu’est l’intérêt général dans un archipel en proie aux démons de la division[3].

Bien évidemment, le village autorise à se distinguer de son voisin immédiat. Mais c’est vrai qu’il devient essentiel de savoir pourquoi, dans ces imaginaires qui nous sont communs, l’identité villageoise, qui est avant tout caractérisée par son territoire limité et par sa citoyenneté figée dans le temps, vient s’opposer avec autant de force au projet d’une communauté plus élargie, au sens d’une citoyenneté plus ouverte, incarnant la volonté d’existence d’un pays dans le concert des nations, et pourquoi pas, la volonté d’un peuple[4]  souhaitant prendre sa place en ce monde. Une interrogation, parmi d’autres ! Pourquoi une terre ayant accueilli autant de destins venus d’ailleurs (Bantous, Arabes, Perses, Portugais, Yéménites, Malgaches, Créoles, etc.) se laisse-t-elle peu à peu envahir par une idéologie du repli, venant réduire sa population à un ensemble de petits territoires refermés sur eux-mêmes, facilement manipulables par une puissance extérieure, alors que nous aurions pu investir cette utopie d’un seul et même peuple, étant donné le legs ? Car si l’on voulait traduire la force des échanges et des trafics de peuplement effectués en ces îles par le passé, il n’y aurait qu’une seule chose à retenir : l’étranger est celui par qui la vie et son cortège de fantasmes nous éblouit à jamais. N’oublions pas le sens de nos mythes d’hospitalité. Car le repli a une odeur. Celle de la mort.

Les temps ont certes changé/ Les cœurs également/ A la place de nos vieux idéaux de partage, nous avons replanté des concepts de rejet dans nos cœurs. Nous avons lentement mais sûrement bâti des murs d’exclusion qui pourrissent les consciences. Même Moroni, ville à l’origine fondée par des gens venus d’ailleurs, une ville cosmopolite il y a trente ans, lieu de brassage par excellence de tous les éléments de population de l’archipel, une ville-capitale en plus d’être une ville vouée aux négoces, même ce Moroni-là nous semble aujourd’hui revenir sur son projet de cité ouverte à l’étrange, à l’étranger, à l’Autre. Cet Autre qui faisait notre force et qui n’est peut-être que celui par qui cette cité, comme le pays dans son ensemble, va maintenir son rêve de départ. Un rêve de cité-refuge axé, non pas sur la question des origines, mais plutôt sur celle de la relation. Qu’est-ce qui la nourrit au quotidien ? Qu’est-ce qui fait que tu m’es nécessaire, toi, mon voisin, qui débarque à peine du boutre ? Ne devrions-nous pas nous hisser au-dessus de nos différences apparentes pour trouver ce qui relie véritablement ? De la nécessité de se construire avec et au contact de l’Autre, et de réfléchir ensemble aux règles du « mieux-vivre ». Le récit de ces îles, telle que le retracent les historiens, se résume, bien avant le séparatisme, en cette capacité d’une terre à absorber ses hôtes de passage dans un mouvement circulaire[5] et sédentaire. Si nos cités fonctionnaient à l’inverse de cette histoire d’archipel, nul doute qu’elles signeraient là leur arrêt de mort. Moroni, plus que toutes les autres cités, devait inscrire son pas dans cet éternel mouvement d’ouverture à l’étranger et ne plus jamais s’engager dans des considérations à caractère villageois. La citoyenneté nationale aurait dû s’inventer là…

Sur les hauteurs de Mwandzaza, Mbachile, Mde.

Reconnaissons que l’archipel n’aurait jamais existé dans sa configuration actuelle, si les premiers habitants n’avaient rencontré que cet espace exigu que nous appelons le « village » comme horizon de vie. Ils seraient tous repartis en mer. Bantu, Arabes, Perses, Yéménites, Perses, Portugais… tous avaient compris qu’il fallait se faire un jour violence, dépasser les limites de leur destin passé, afin de se projeter dans une forme de citoyenneté nouvelle où tout restait à écrire. L’enjeu était là. Dans cette « réalité inextricable et composite »[6] à instruire. C’est d’ailleurs ainsi que se sont s’inventées toutes les autres sociétés d’hommes sur la terre. Mais peut-être que notre incapacité à saisir (à nouveau) le sens de l’histoire ne fait qu’annoncer la fin d’un monde. Notre monde ! Car comment voulez-vous maintenir un pays debout avec autant de « frontières » dans les caboches ? En 1975 et en 1997, nous disions non à la « mayottisation » de l’archipel. Et voilà que nous continuons encore à tisser et à raconter des histoires de village à nos enfants. Qu’on le veuille ou non, le temps est venu de mettre fin à l’histoire du village, si nous voulons rester quelques peu crédible dans nos slogans pour une citoyenneté d’archipel.

Rappelons-le au risque de la répétition. « Notre attachement exclusif à notre village d’origine est un anachronisme préhistorique incompatible avec les enjeux vitaux des sociétés modernes. Nos échecs et nos malheurs ont leurs racines dans cette socio culture du nombrilisme villageois, qui éloigne l’individu des préoccupations d’intérêt général et qui génère les comportements destructeurs de l’identification à une communauté de même destin »[7]. Cette réflexion devrait se lire aisément. Voir les Comores simplement comme un regroupement de villages éclatés déroute à l’heure des grandes concentrations régionales. Car le village reste un monde à part.

Pour être d’un village, il faut se prévaloir de certains critères dits « objectifs ». Une famille installée là depuis plus d’une génération par exemple, qui possède une ou des terres, qui a sa place au cimetière de la cité, et qui participe surtout des dons et des contre-dons imposés par la tradition. La sacro-sainte loi du bangwe. Une autorité morale faite de grands notables et de religieux y officie et orchestre le jeu des origines, décidant de qui peut se représenter ou pas dans l’imaginaire du village. Tous nos villages s’inscrivent dans cette perspective et notre citoyenneté première se forge à l’aune de ce legs ancestral. De sorte que l’Etat moderne, dès son apparition, s’est vu concurrencé (habilement) par cette citoyenneté à territoire limité.

Sur la route de Nioumashoua-Ouallah. Dans le village de Hamabawa.

Dans l’absolu, le « villageois » a tendance à rehausser son image, en enfonçant celle du Comorien. Un sentiment qui joue forcément contre le projet d’une citoyenneté d’archipel à réinventer. Aux Comores, on peut voler à l’Etat en toute impunité pour forcer l’admiration des « siens ». On pense aussi que les villages doivent sans cesse être en compétition comme autant de forces contraires en guerre et qu’il vaut mieux rendre service à son village plutôt qu’au village voisin. Reste à savoir comment nous comptons retrouver l’unité perdue dans ce contexte de querelles villageoises ? Fils du clan et de la lignée, le Comorien le reste dans son coin de village et ne cherche bien souvent plus à se reconnaître dans un imaginaire à territoire plus élargi. C’est certainement à cause de ce mode de fonctionnement que nous avons longtemps constitué un ensemble géopolitique cohérent sans vraiment en avoir conscience au siècle passé. « Chacun était présent dans le mental de l’autre (…) Chacun éprouvait l’Autre selon les lois brutales qui n’avaient pas conscience de l’ensemble constitué. Une aubaine pour les colons européens. Non identifiés par l’ensemble (…), ils s’appuieront sur nos haines ancestrales, mèneront danse sur nos réflexes rituels, sur nos aveuglements (…), et s’imposeront à tout jamais sur l’émiettement des résistances »[8].

Du clan, nous étions passés aux chefferies, puis aux sultanats, puis à l’État-nation, et voilà que nous avons, en un laps de temps très court, redescendu les marches de la pyramide pour retourner au village. « Cette érosion de notre conscience identitaire, certainement déjà présente dans les processus historiques (sultanats, colonisation) incitant aux actes d’allégeance et de soumission, exclut toute attention à des enjeux de portée collective dont celui de l’éducation et de l’institution scolaire qui ne peuvent s’épanouir que là où le quotidien et l’avenir se conçoivent en termes d’intérêt général » écrit Mlamali.

Sommes-nous encore capables de parler d’utopie unitaire ou de pays en partage ? Avons-nous encore la volonté de cheminer ensemble dans une même destinée à main tendue ? De proclamer partout que nous parlons la même langue et prions le même Dieu ne suffit plus ! Continuer à rester ensemble suppose des efforts, qui, certes, n’aboliront pas les différences constitutives de chacun, y compris ce principe d’appartenance au village, mais contribueront à nous faire vibrer collectivement à travers une identité moins exclusive, à territoire moins limité, et à partir de laquelle nous pourrons répondre aux défis que nous imposent le monde à venir. Nous faisons face là à l’ultime phase du délitement, qui nous tient « lieu de survie ». Ce communautarisme des villages a pour seul effet de dresser des « murs invisibles » entre les individus d’une même terre. D’un village à l’autre, nous devenons des étrangers. C’est cette forme de repli qui vient nourrir le séparatisme insulaire à la base.

Soeuf Elbadawi


L’image en Une a été prise dans la région du Mbadjini.

[1] Texte originellement intitulé “Pour une citoyenneté d’Archipelet contre le communautarisme des villages”, adapté d’une étude plus approfondie parue dans le numéro de la revue Ya Mkobe de novembre 2007, disponible au CNDRS. Cette version du texte est parue dans le numéro de février 2008 du journal Kashkazi.

[2] L’évolution du sultanat permet de penser que ce système politique aurait pu déboucher sur une organisation autrement plus complexe. Cela aurait peut-être abouti à une volonté de centralisation (abusive ?) du pouvoir comme à Madagascar ou en Allemagne en cette même période. Cependant, la logique coloniale française a préféré encourager au retour à des identités à territoire limité pour éviter d’avoir à négocier avec un pouvoir plus organisé.

[3] Sans doute s’agit-il là aussi d’une volonté de satisfaire à un principe de solidarité, vidé de son sens depuis la disparition de nos arrières grands-mères. L’adage populaire dit qu’il faut toujours demeurer proche des siens ou de son groupe, c’est-à-dire fidèle à son clan, au lignage ou au village. C’est de cette manière que le Comorien, un peu à l’inverse « du vent qui tourne », s’est refondé durant ces trente dernières années une sorte de « communautarisme » des cités villageoises, au sein duquel il re-appartient à nouveau – fidèle en cela aux schémas transmis dans l’ancien temps – à sa mère, à son clan, à sa lignée, au détriment parfois d’une identité de pays ou de région. La population des Comores est pourtant l’une des rares à être cousine avec tous les peuples de la sous-région. Elle aurait pu contribuer à une réflexion plus large sur cette question.

[4] Un peuple souvent relégué aux panthéons des sans-voix.

[5] Le cercle du village, devenu si étroit qu’il nous faut l’éclater pour éviter de rendre nos imaginaires plus étroits qu’ils ne sont en réalité.

[6] Edouard Glissant.

[7] Extrait d’un texte d’Ali Mlamali, président du Collectif pour l’Unité et l’Intégrité.

[8] Patrick Chamoiseau, Écrire en pays dominé, Gallimard, 1997, p.113.