Quasi adulé par les jeunes comoriens, le Mongozi a inspiré Jack L’atout, rappeur du clan Zone Rouge, dont voici les paroles de sa chanson intitulée Ali Soilihi hommage. Texte publié dans le numéro 1 du journal Kashkazi, le 4 avril 2005. Le site du Muzdalifa House trouve essentiel de rassembler quelques-unes des contributions consacrées à cette période oubliée de l’histoire comorienne en ligne. Au nom de la mémoire en partage.
Je viens vous dire qu’en prenant l’indépendance
les Comores n’avaient rien mais on a saisi la chance
Je viens vous rappeler que la France irritée par la rapidité
de la prise d’indépendance se lance dans des menaces,
dépassés par les événements ils ne savent que faire
et réagissent avec colère
en décidant d’accaparer Mayotte sous leur gérance.
Une chance, une libération, Ali Soilihi prend le règne de la nation
mission n°1 : installer un Etat de révolutio
n mission n°2 : organisation des Comores nation nouvellement indépendantes
Ali Soilihi dans l’urgence essaie de récupérer Mayotte notre île sœur,
mais la rancœur des blancs est trop forte à l’intérieur des Comores libres,
Ali Soilihi installe son régime pour Anjouan, Mohéli et Ngazidja,
action réorganisation de la vie sociale, fini l’époque coloniale
dans la population, chacun sa participation, chacun sa contribution
partout dans les régions on installe les communes,
tout le monde travaille pour le bien commun,
sensibilisation de toute une nation,
le travail acharné comme seule option
en deux mois Ali Soilihi a fait plus que durant 100 ans de colonisation
c’est vrai les colons, ils ont installé leurs écoles,
nous ont appris leur cul ture, leur civilisation,
c’est bien mais c’est des malins, ces gens là
ils nous ont jamais appris comment gérer notre nation
Ali Soilihi le savait que pour combattre les illusions de la colonisation,
ça allait être chaud mais il a pas laissé béton
jusqu’à qu’on le tue parce qu’il avait compris que les Comores
étaient comme or et comme mort
Babylone a tenté de faire gober la pilule à Ali Soilihi,
mais il a refusé, il a dit non à la néo colonisation,
non à la corruption, non aux traditions moyenâgeuses
c’est pourquoi ils l’ont buté parce qu’il avait pris position dans le bon côté
They’ve killed Ali Soilihi but can’t kill the revolution
Ils ont buté Ali Soilihi, mais ne peuvent tuer la révolution
(…)
Ali Soilihi voulait enterrer la corruption, maladie de la colonisation,
installer l’égalité au sein de la population,
élimination des privilèges,
tout le monde a droit à son p’tit dej
en fonction de son travail
y’avait pas de chômeur même dans les prisons
si tu fais le con on te met en prison,
pas le temps de dormir faut que tu travailles
pour l’intérêt public
Ali Soilihi voulait le bien du peuple mais y’avait un hic,
y’avait une clique de diaboliques, des chats noirs goinfrés de fric,
ils l’ont pas laissé respirer
ils ont collaboré avec les bérets rouge
et le sang rouge d’Ali Soilihi a coulé,
les Comoriens ont pleuré,
les services secrets français se sont marrés
pour eux le coup a marché mais ils ont pas tout pigé
ils ont tué Ali Soilihi mais ne peuvent tuer la révolution,
elle est là là là, dans nos cœurs, dans nos gestes,
dans nos textes, dans nos têtes, dans nos pulsions
They’ve killed Ali Soilihi but can’t kill the revolution Ils ont buté Ali Soilihi, mais ne peuvent tuer la révolution
(…)
ils l’ont buté parce qu’il était conscient qu’il était temps que ça change,
il voulait abolir les mensonges politicards,
offrir une nouvelle tournante aux Comores,
trop souvent habituées aux mauvais tournants
ils l’ont buté car il avait l’acharnement il
savait que si chaque citoyen se positionnait dans son village
pour cultiver son bout de terrain, y’aurait pas de chômeur dans les villes,
dans les quartiers y’aurait pas tous ces bidonvilles qui font pitié
ils l’ont buté car il était lucide, rapide et intrépide
imagine deux ans de règne, jusqu’à maintenant restés
gravés dans l’histoire comme un guide
(discours de Soilihi)
Basi wanantsi a ngamwadjao emaâdui wahe letwaifa la Komori, wanantsi e ngamwadjuao ? Eâdui wa handani mdjumwe maândui wahe letwaifa la Komori, ndo Ufarantsa, nde daula Farantsa ! Wanantsi, narike makini riishilie ndro. Eâdui wa handani wa hatru, ndo Ufarantsa, nde daula Farantsa, tsi mwanadamu mfarantsa.
(traduction)
Citoyens, est-ce que vous connaissez les ennemis de la nation comorienne, citoyens, est-ce que vous les connaissez ? Le premier parmi les ennemis de la nation comorienne, c’est la France, c’est l’Etat français. Citoyens, restons calmes, écoutons bien. Notre pre- mier ennemi, c’est la France, c’est l’Etat français, ce ne sont pas les Français.
They’ve killed Ali Soilihi but can’t kill the revolution
Ils ont buté Ali Soilihi, mais ne peuvent tuer la révolution.