De la litterature en Seconde d’Excellence à Mutsamudu

Sur une initiative du Commissariat à l’éducation de l’île d’Anjouan, une expérience littéraire a été mise en place sous forme d’atelier d’écriture avec les élèves de la Seconde d’excellence du lycée de Mutsamudu. Sur une proposition de Soeuf Elbadawi. Nous reprenons (ici) un compte-rendu de Sardou Moussa, paru dans le journal Al-Watwan du 29 janvier dernier.

Les élèves de la classe de seconde d’excellence du lycée de Mutsamudu ont suivi,   du samedi 25 au mardi 28 janvier, un atelier d’apprentissage littéraire, en compagnie de leurs camarades du Club Soirhani. Des séances de lecture et d’initiation à l’écriture littéraire ont été dirigées par l’auteur  Soeuf Elbadawi. C’est d’ailleurs son oeuvre,  Un dhikr  pour nos morts, sorti en 2013 aux éditions Vents d’Ailleurs, qui a été au centre de ce que Soeuf Elbadawi préfère appeler des «échanges» avec les jeunes lycéens.

Cet atelier est une initiative du commissariat à l’Enseignement de Ndzuwani, qui y voit le moyen d’ ouvrir l’esprit des élèves». Le commissariat y a d’ailleurs  mis  le prix,  en  offrant un exemplaire du livre de Soeuf Elbadawi à chacun des élèves présents.

A leur tour, les lycéens s’en  sont inspirés pour pondre chacun un petit texte de récit    personnel, qu’ils lisaient devant la classe et critiquaient au fur à mesure de la lecture. Ces quatre jours de lecture à haute voix devant ses camarades ont failli donner des ailes à Abdouroihmane Kantoibi,  élève:  «C’est   plutôt  exaltant et cela m’a permis d’expérimenter l’art de s’exprimer devant les autres… et aussi produire son propre récit… C’est  tout cela qui fait la différence avec les cours  normaux de littérature en classe».

Excellence 2

Bouchet,  son professeur  de français, qui assistait sans mot-dire aux interventions des uns et des autres, reconnait que cet atelier a «apporté  à ses élèves le besoin d’aller vers l’écriture», soutenant  au passage que «les cours traditionnels donnés à 1’intérieur  des  quatre  murs des  classes tuent ce besoin».

De son côté, l’animateur principal de la  compagnie O Mcezo, Soeuf Elbadawi, a dit inscrire ce type d’initiative dans  la démarche de «démystification de la chose  littéraire» auprès des jeunes élèves.

Un dhikri pour nos morts a été sélectionné   parmi   quarante oeuvres au Prix des lycéens,  apprentis  et stagiaires d’lie de  France, cette  année. Notons aussi que l’apprentissage littéraire des élèves de la seconde d’excellence  ne s’arrête pas sur ces quatre  jours d’atelier, mais continuera avec Anssouffoudine Mohamed, l’auteur d’En  jouant  au concert  des apocryphes, à raison de deux séances par mois.

 Sardou Moussa