Parution du premier numéro de Mwezi le mag d’AB Aviation. La compagnie s’offre une vitrine culturelle, qui fait une grande place au monde de la création. 36 pages en quadri, un contenu à la fois critique et exigeant. Un bel objet, fait pour bousculer les habitudes de la presse comorienne, en la matière.
Ayad Bourhane, le patron d’AB en rêvait depuis un moment. Un magazine de bord, magnifiant le pays, tout en surprenant sa clientèle, fidèle. Un objet que l’on puisse emporter, au sortir de l’avion, et qui participe de la vitrine culturelle de ce pays. Reportage, portrait, analyse ou encore chronique. « La culture représente l’un des secteurs de développement les plus inventifs et les moins soutenus de l’archipel. AB s’engage à promouvoir la création, d’autant qu’elle concerne une grande majorité de la population, c’est-à-dire la jeunesse », lit-on sur un communiqué de presse.
« C’est dans cette optique, et avec une immense fierté, que je vois naître ce premier magazine de bord, entièrement consacré aux arts et à la culture de l’archipel. Ma fierté est d’autant plus grande que Mwezi est le premier magazine du genre aux Comores » confie Ayad Bourhane dans l’édito. « Mwezi vous permet ,ajoute-t-il, de partir à la rencontre des hommes, des femmes et des trésors qui façonnent et construisent l’identité comorienne et indianocéane. Objet de partage, notre magazine ambitionne de promouvoir la région, en favorisant l’attractivité de nos îles de lune ». Il imagine son support comme une occasion rare « d’apprécier ce qui se fabrique de mieux dans le pays et dans la région, en matière d’expressions culturelles vivantes et en tenant compte du legs et de son histoire ».
Mwezi Mag un samedi soir à la fameuse Rose Noire.
Entièrement fait en couleurs, Mwezi – c’est son titre – paraîtra tous les quatre mois, avec un contenu critique, des plus exigeants, faisant écho à ce qui se produit de mieux dans cet espace archipélique. Le premier numéro s’ouvre sur un reportage autour de Moroni la capitale : « Le pays a beau être en crise, la capitale réserve toujours des surprises, avec ses lieux atypiques, ses histoires abracadabrantes et ses quelques endroits huppés, où les riverains viennent noyer leur insouciance. L’an dernier, il y aurait eu un peu plus de 20.000 touristes à visiter l’Union. Tous sont quasiment passés par Moroni. C’est de Moroni, en effet, que l’on prépare sa tournée des îles, sauf si Mayotte se met en travers dans un kwasa. Excursion au Karthala, week-end de plongée près de Nyumashua, découverte du lac à Dzialandze, le voyageur emprunte – passage obligé – l’aéroport Prince Saïd Ibrahim (ex Moroni Hahaya), se mange un minimum de 15 km, avant d’apercevoir le premier hôtel, retiré du bruit de la ville à Itsandra. Mais il ne peut s’empêcher d’aller à la rencontre du Comorien dans toute sa diversité, 5 km plus loin, dans la ville de tous les possibles ».
Mwezi le mag d’AB consacre ses premières pages « à Cheikh Mc, l’idole des jeunes en hip hop, à Vert cru, le premier roman de l’étoile montante des lettre comoriennes, à Soeuf Elbadawi, promesse du spectacle vivant par-delà nos frontières, à L’ivresse d’une oasis, dernier film de Hachimiya Ahamada, valeur sûre du cinéma de ces îles sur la scène francophone, et à Seush, le plus comorien des sénégalais du krump, chorégraphe et danseur ». Il est à parier que ce premier numéro deviendra vite une sorte de collectorque les lecteurs vont se refiler de main en main. Dans ce même numéro, on trouve deux portfolios, rendant hommage à l’œuvre d’un jeune photographe, Aboudou Jacques, et à celle de Marcel Séjour, sans doute le plus comorien des peintres français. Ce dernier vient justement de publier Liberté, égalité, magnégné, aux éditions Denam’neyo, dans lequel on trouve les quelques images repris dans le mag.
Quelques pages du mag.
Le prochain numéro du Mwezi d’AB est prévu pour paraître à la fin août. Mais l’événement est surtout dans le fait de rendre ce magazine entièrement gratuit dans un pays où le lecteur se fait souvent prier. 10.000 exemplaires offerts aux passagers et amis de la compagnie AB Aviation dans tout le pays. Un fait assez rare pour être signalé, mais qui offre un outil de choix aux annonceurs pour la promotion de leurs différentes activités. AB Aviation, en créant ce magazine, initie une nouvelle ère dans le traitement de l’information culturelle, qui risque d’offrir une bonne fenêtre de visibilité aux annonceurs, souhaitant interpeller la jeunesse branchée et cool, consciente des enjeux du moment et impliquée dans le destin de l’archipel.
Fondée en 2010, AB Aviation ambitionne d’être « la compagnie aérienne comorienne la la compagnie la plus sûre et la plus ouverte des Comores. « AB Aviation est d’ores et déjà la plus importante compte tenu du nombre de vols (10 rotations/jour), de sa capacité (plus de 300 passagers par jour) et de la diversité de ses destinations (7 destinations). Elle est également plus abordable grâce au lancement de la classe « Haraka » et de ses tarifs uniques ». En misant sur la culture, elle s’offre une perspective que ses passagers seront les premiers à apprécier, les créateurs et l’office du tourisme, également. « Partenaire de l’action menée par l’Alliance française et du festival de musique Médina, la compagnie est également le principal mécène du peintre Marcel Séjour dont les œuvres sont exposées de façon permanente dans les agences AB Aviation de Moroni, Mutsamudu, Fomboni et Mamoudzou ». Mwezi le mag est un service rendu, et un outil que le ministère comorien chargé de la culture saura probablement apprécier en temps et en heure…
Mouna