Uropve vient de paraître, le 30 juillet dernier. Un quatrième numéro, consacré aux histoires françaises de Mayotte, à l’armée et à l’économie, aux femmes et à la jeunesse, à la malbouffe et à la diaspora.
Quatre numéros et une bougie ! Il y a des anniversaires qui méritent d’être salués. Celui-là en est une ! Le quatrième de la série Uropve est paru au 30 juillet 2016. On se souviendra que le tout premier paraissait, l’an dernier, en une même période. Avec un projet, rassemblant une centaine de lecteurs sur Moroni, et la ferme ambition de ne pas tomber dans le classique ronron des publications du genre. Pas de vente en kiosque. Une diffusion de type alternatif. Un rapport au lecteur citoyen. Une régularité tablée sur quatre mois par parution. Un format tabloïd en quadri avec une grande place faite à l’image. Une exigence de contenus située hors actu. Des plumes venant de partout pour figurer les enjeux d’un pays, et non pour les réduire aux faits, en privilégiant un point de vue articulé. Il n’était pas sûr que ça marche. Et pourtant…
Sur le principe du monothématique, les premier et deuxième numéros ont respectivement porté sur le politique et le religieux. En complexifiant légèrement le mouvement, les troisième et quatrième numéros ont cherché à questionner des sujets qui fâchent dans tout le pays. Politique, France, Mayotte, éducation, santé, énergie, justice, économie, armée, femmes, jeunesse, diaspora, malbouffe… Des reprises d’histoires à rallonges, qui perturbent l’avenir de cet archipel, depuis des décennies. Un tour de table rapide auprès du lectorat, élargi à près de 400 personnes aux deux dernières parutions, laisse entendre que la satisfaction n’est pas loin, mais que les attentes deviennent plus gourmandes et rallongent la liste des courses à faire pour l’équipe de production du support.
« Vous aviez la chance du débutant, avance ce lecteur de la première heure. Vous avez surpris votre monde, en offrant un objet que personne n’imaginait par ici. Certains n’avaient même pas le temps de tout lire que vous arriviez déjà avec le suivant. Mais un an après, nous avons compris comment ça marchait. Vous ne pouvez plus nous prendre à revers. Nous attendons plus d’investigations, plus d’enquêtes, plus d’analyses. Vous ne pouvez plus nous contenter avec la magie des couleurs et le choc des questions. Il nous faut plus de biscuits. Il y a un an, nous ne savions pas comment lire votre journal. C’était tellement nouveau ! Maintenant, nous avons pris le pli, et nous espérons plus d’émerveillements et de contentements. Vous devez vous montrer inventifs dans vos choix de contenu, sinon ça ne marchera pas. En plus, comme les numéros se lisent encore, un an après leur parution, et qu’ils ne sont pas si nombreux, on consulte facilement les précédents pour voir la différence d’une approche. D’où l’intérêt de nous surprendre à nouveau ».
Le cinquième numéro est prévu pour sortir le 30 novembre 2016. Répondra-t-il ou non au vœu de ce lecteur ? L’avenir seul le dira. Il est clair que Uropve souhaite grandir, dans ses collaborations, dans ses contenus, dans ses questionnements. En même temps, une revue, faite en écho au journal, portant le nom de Fali, va bientôt voir le jour. A la fin de cette année. Dans l’idée d’offrir plus d’espace d’écriture et de réflexion à certains contributeurs de Uropve, souhaitant approfondir leur sujet. Fali sera un objet de format livre, encourageant à la publication micro-essais. Un nouvel espace d’émergence pour des plumes citoyennes, produisant du discours sur les réalités comoriennes. Une idée tracée depuis l’avènement du premier Uropve, paru en juillet 2015. Devenu une sorte de collector introuvable, ce dernier est d’ailleurs en ligne, téléchargeable, gracieusement, à cette adresse (uropve1), désormais. Autre bonne nouvelle, la reprise, récemment, d’un article pondu pour Uropve par la rédaction du Courrier International à Paris. Une perspective inattendue…
S.M
Le PDF du numéro #1 de Uropve est téléchargeable sur notre site, offert gracieusement par ses lecteurs contributeurs, à cette adresse : uropve1. Une manière citoyenne de partager l’info sur les réalités comoriennes. Uropve – qui n’existe pas en kiosque – prolonge un idéal d’utopie collective largement inspiré du shungu des Anciens.